lundi 7 janvier 2013

les BONUS - épisode 14: les plus beaux visuels 2012



Quelques notes sur les pochettes, agrémentées de commentaires que nous ont envoyé les labels, musiciens, ou graphistes...

-Slim Wild Boar & his Forsaken shadow - Tales from the wrong side of town (BEAST RECORDS / KIZMIAZ RECORDS
visuel par Jean-Luc Navette - jean-lucnavette.blogspot.fr

-Rhum For Pauline - Can Reach The Top (FUTUR RECORDS)
visuel par Manon Rivière 

Quentin (Futur Records): "Le visuel traduit le grand écart entre modernité et heritage 60's du groupe.
Et une montagne pour I can reach the top ça nous semblait approprié."

-Will Guthrie
- Sticks, Stones & Barrels (LESPOURRICORDS / ANTBOY / ELECTRIC JUNK / GAFFER)

visuels par BRUUT - bruut.fr et Benjamin Boré - benjaminbore.com


Mathieu  (Lespourricords / Bruut) "Evidemment je voulais travailler avec Will depuis longtemps...quand il est venu me voir en me demandant (avant qu'il nous propose de sortir le disque) si j'étais ok pour lui faire sa prochaine pochette...encore là un grand OUI.
Il m'a envoyé beaucoup de références d'images qu'il aimait bien, qui le touchait.
Beaucoup de noir et blanc ou bichromie, des images assez brutes et parlantes, beaucoup de matière était présente dans ses choix.
Le but était donc de synthétiser tout ça, faire ressortir la matière et la transpiration de ce disque (transpiration, c'est juste une image, une musique vivante quoi)
Le choix de la bichromie, c'est pour venir en opposition à ce que beaucoup de gens peuvent penser de ce genre de musique, le coté dur à écouter...etc
Le rouge est là pour venir clairement souligner les textes du disque, c'est un peu bête et méchant, mais je voulais ça très brut et fort.
Pour les photos, Will voulait vraiment quelque chose parlant de matière, pas de la photo esthétique prise sur google.
J'ai donc fait appel à un copain photographe de Bruxelles, Damien Leclerc (www.damienleclerc.eu), pour savoir s' il avait des photos en stock pouvant coller. On est tombé d'accord, avec Will, sur une dizaine d'entre elles. 
Le choix des 4 photos de la pochette s'est fait par rapport aux apports graphique de celles-ci. 
Pour moi, c'est un de mes travaux les plus aboutis, ou je suis vraiment allé loin dans l'aspect théorique et recherche avant de passer au graphisme pur."


-SRFelix - SRFelix (MY LITTLE CAB)


Pierre (My Little Cab) "Le visuel du SRFélix a été réalisé par Simon, le membre unique du groupe.
C'est un digipack carton vierge sur lequel il a collé une bande de calque. Voici son tumblr photo: http://seilisland.tumblr.com/
"


-The Dead Mantra / Dead Horse One's Split (CRANES RECORDS)


-My Name Is Nobody - The Good Memories (LESPOURRICORDS / MY LITTLE CAB)

visuel cd par Marceau Borémarceaubore.com et visuel vinyle par Benjamin Boré - benjaminbore.com

Vincent (My Name Is Nobody): "Le tableau sur la cover de The Good Memories s'appelle "Broken Silence" d'un peintre américain se faisant appeler Vinciata. J'ai découvert cela en faisant une simple recherche sur l'Internet, et ce bonhomme se spécialise dans des portraits de femmes légèrement érotiques, et dans une ambiance napoléonienne.
J'ai trouvé cette reproduction dans le sous sol qui me sert actuellement de local de répétition. J'ai vidé 30 ans d'histoires (et de poussières) dans cet endroit, et gardé quelques objets.
A ce moment là, je lisais "L'idiot" de Dostoïevski et il y a ce personnage de Nastassia Philippovna, cette femme fantasmée par tous les hommes. Je me suis figuré que c'était celle de peinture, d'autant que je venais d'achever l'écriture du morceau "Nastassia"... une adéquation étrange et érotique entre ma musique, mes lectures, et ce tableau.
Quand j'ai réfléchi à la pochette, il m'a semblé évident d'utiliser cette imagerie.
C'est ensuite Marceau Piano Chat qui a ensuite finaliser le visuel pour le cd, et son frère Ben de Lespourricords qui l'a adapté pour le format sérigraphie du vinyle."


-ZAZA
- Fragments #2 (MONOPSONE)

visuel par Stéphane Merveille - facebook.com/stephane.merveille.photographies

Le visuel est-il arrivé avant les morceaux? Comment s'est fait le lien entre les fragments et le photographe ?


Stéphane (Monopsone) : "L'oeuf ou la poule ?  C'est bien toute la collection de fragments qui est dépendante des visuels. Stephane Merveille, photographe talentueux, avait bossé sur la pochette de "L'armure" de Erik Arnaud sorti chez nous. Lors de la session photo en question, qui a eu lieu "en douce" dans une ancienne pension abandonnée et murée (mais pas entièrement donc) Stéphane a emmagasiné des dizaines de clichés vraiment superbes, plein de détails sur ces ruines en devenir, la poussière accumulée etc etc etc ... Quand on a vu ces photos, on a immédiatement eu envie de revenir à nos premières sorties, de vinyles 10" (la série "Substracks", 1eres références du label). Steph nous a sélectionné 12 photos, on en a gardé 9 qu'on a proposées aux groupes. Ce sont ces visuels qui donnent toute l'identité de cette collection. Au sujet de la photo retenue par ZAZA : Danny Taylor (ndnln: l'un des membres du duo new-yorkais) nous a dit "the darker, the better" ... c'était effectivement, dans la série des 9 photos, la plus sombre ... et la sobriété visuelle va bien avec la musique des ZAZA, donc le choix était parfait !"


-Le Volume Courbe Theodaurus Rex (PICKPOCKET RECORDS / HAVALINA RECORDS)
visuel par Charlotte Marionneau (Le Volume Courbe), d'après une photo de Paul Nougé, "Le bras révélateur"

-The Feeling Of Love - So Chocolate (SCHMALZGRUB AUDIOKASSETTEN)


-Gratuit - Délivrance (EGO TWISTER / LESPOURRICORDS / KYTHIBONG)
visuel par Yanaïta Araguasin-deep-waters.blogspot.fr

Antoine Bellanger (Gratuit): "La pochette a été réalisée grâce à une superposition de calques pris en photo par Yanaïta. Cette forêt entoure une cabane dans les Pyrénées, proche du Pic d'Orhy . C'est dans cette vallée que j'ai écrit quelques textes et réalisé les prises de son de nature de  'Délivrance'."

-Ubikar - Tumulte de Blanc (NEURONEXION)
visuel par Bertrand Henry 

MAJ 6/02/13 
Marie Imberdis (Neuronexion): "La cover de Tumulte de Blanc est en fait une lithographie intitulée"Bourrasque" que nous avons photographiée. Elle a été réalisée par Bertrand Henry en 1996.
Voici 2 liens vers différentes galeries qui parlent de l'artiste et présentent certaines de ces oeuvres :


-Dead Horse OneHeavenly choir of jet engines (CRANES RECORDS)

-La Terre Tremble !!! - Salvage Blues (MURAILLES MUSIC)
visuel par Simon Poligné simonpoligne.com

Paul (La Terre Tremble !!!): "La pochette a donc été réalisée par Simon Poligné, plasticien et musicien rennais - membre du collectif artistique Superstrat, et fin bidouilleur électronique dans des groupes tels que Condor ou Pousse Mousse.

A la base, c'était moi qui devait me coller à la conception de cette pochette. Après la froideur graphique de notre précédent album "Travail", nous voulions marquer une rupture nette en proposant quelque-chose de charnel, chaud, inquiétant, et en utilisant absolument la peinture. Sans aller non plus vers le romantisme, nous souhaitions une base réaliste, limite classique, mais qui laisserait apparaître un touche d'abstraction, d'invisible... d'innommable !



Je suis tombé par hasard sur le travail de Stephan Balleux qui m'a immédiatement obsédé. Je ne sais pas trop pourquoi mais j'ai fait une fixation sur ses portraits (particulièrement celui-là). Immédiatement, je me suis mis à peindre des portraits - surtout de femmes - dont à chaque fois, un détail de peau partait vers l'irréel, le cauchemar et le monstrueux. Mais je ne faisait que singer Stephan Balleux, sans avoir son talent, ni sa profondeur. Je voyais très bien à quoi je voulais arriver, mais concrètement j'en était incapable, étant un bien piètre peintre !

C'est là qu'on a décidé de faire appel à Simon, dont on connaissait brièvement le boulot artistique. Ses peintures à lui sont volontiers plus abstraites, plus "dissonnantes", formes molles et couleurs tièdes. Sans qu'il n'ai écouté l'album, nous lui avons donné un cahier des charges assez précis, à savoir donc : un portrait réaliste - plutôt féminin - qui partirait vers l'irréel, vers la forme ! Nous l'avons prié d'éviter tout onirisme romantique et surtout tout gimmick ésthétique en rapport à l'occultisme ou l'ésotérisme de pacotille (ces putains de triangles et d'effets optiques symétriques qu'on voit sur toutes les pochettes et toutes les sérigraphies de concert depuis 3 ou 4 ans!) Nous lui avons plutôt parlé de blues, de sexe, d'ivresse, de ce cri qu'on adresse désespérément aux dieux, de ce mot qui nous fascinait : "salvage"... 

Avant de s'y mettre, il a évidemment demandé à écouter l'album. Trois semaines après, il revient vers nous en nous disant "Les gars, j'ai écouté - j'adore, mais vous m'avez dit n'importe quoi : ce n'est absolument pas du blues ! J'ai préparé quelque chose qui à mon avis ressemble bien plus à votre musique que ce que vous m'avez demandé à la base".

Effectivement, dans la forme, c'était tout le contraire de ce qu'on lui avait demandé ! Pas de peinture mais une photo sur laquelle il avait peint des formes, pas de portrait fixe mais une composition très chargée, avec un vague aspect ésotérique (de loin, j'avais l'impression qu'il s'agissait d'une scène de "La Montagne Sacrée" de Jodorowsky!)
Mais dans le fond, il avait tout compris et respecté l'essence de ce qu'on lui demandait.
En plus de tout, sa pochette ressemblait parfaitement à la musique du disque : sombre et acide, monolithique et débordante, grave et grotesque avec une pointe de mauvais goût, beaucoup de couches, de points de vues, des arrière-plans... Quelque-chose qui ne s'appréhende pas en un seul coup d'oeil.
Ça nous a donc pris au dépourvu, mais immédiatement emballé ! Ce n'est pas une pochette très séduisante, plutôt offensive et sensuelle à la fois.

Simon est un mec qui empille chez lui tout ce qu'il trouves dans les brocantes : vieux livres, vieux objets inutiles, vieux meubles, vieilles revues... La photo de Salvage Blues est donc tirée d'une vieille revue scientifique des années 10 ou 20. Si mes souvenirs sont bons, il s'agit d'une cérémonie funéraire du Kazakhstan.
En plus d'avoir peint par dessus (puis retravaillé/déformé ces traces de peintures sur photoshop), il a complètement ré-agencé la photo, afin d'obtenir une composition très structurée. Il allait jusqu'à bouger d'un point les pupilles d'une des femmes car son regard n'allait pas vers le point central de la composition. Dans son esprit, il fallait que chaque élément de la pochette se reflète avec un autre, trouver une espèce d'équilibre asymétrique de la géométrie de cette pochette... Moi j'appelle ça l'harmonie imparfaite !"


Merci aux labels, graphistes et musiciens pour les éclaircissements. 

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